Quatre jours dans la préfecture de Shizuoka
Cette semaine, me voilà de nouveau en reportage pour Voyapon, sûrement le dernier ! Mardi, Dou et moi avons pris la direction de Shizuoka, une préfecture à l’ouest de Tokyo qui s’étend du mont Fuji aux Alpes japonaises. Après quatre heures de route en voiture, nous nous sommes retrouvés face au Fuji, magistral, comme à son habitude. Nous avons d’abord longé la côte Ouest de la péninsule d’Izu, le long de la baie de Suruga, puis nous nous sommes promenés autour du mont Fuji, avant de poursuivre plus à l’ouest encore du côté d’Hamamatsu.
La péninsule d’Izu
8h, départ de Shinjuku où nous avons loué une voiture (chez Nissan).
Sur la route, plusieurs arrêts photo s’imposent.
Vers midi, nous arrivons du côté du parc de Koganezaki dans la péninsule d’Izu.
Le soir, nous dormons dans une auberge tenue par une famille de pêcheurs, située dans le village de Kumomi onsen. La pêche du jour est servie aux convives chaque soir au dîner.
Le lendemain matin, à cinq minutes de l’auberge, on peut de nouveau admirer le Fuji donnant sur la mer.
Ryouri no yado, Ebisuya (漁師の宿 えびす屋) – 423-1 Kumomi, Matsuzaki, Kamo District, Shizuoka Prefecture 410-3615. Réservation au 0558-45-0857 – Compter 7000¥ la nuit par personne avec le dîner et le petit-déjeuner.
Au sud du Fuji
Le lac Tanuki
Nous partons ensuite pour la ville de Mishima où nous avons rendez-vous avec un représentant de la préfecture chargé de nous emmener près du mont Fuji. Après un rapide passage aux chutes de Shiraito, aux grottes de Komakago et au sanctuaire Suyama Sengen-jinja, nous nous rendons au lac Tanuki dans lequel le Fuji se reflète. Le spectacle est époustouflant !
Fuji city
En fin d’après-midi, nous rejoignons la ville de Fuji pour participer au festival du Daruma organisé par le sanctuaire Bishamonten, situé dans le quartier de Yoshiwara. Nous arrivons au coucher du soleil, une lumière chaude tirant sur le rose embrase le Fuji.
Festival du Daruma
Lorsque l’on achète un Daruma, généralement, il a les yeux blancs. On doit alors peindre une pupille (un cercle noir plein) dans l’œil gauche en faisant un vœu. Lorsque le vœu se réalise, on peint le deuxième œil. Il est ensuite d’usage de faire brûler son Daruma dans l’un des festivals dédiés, qui se déroulent chaque début d’année un peu partout dans le pays.
Dans la ville de Fuji, nous passons la nuit dans un hôtel bon marché, propre et moderne, avec un onsen sur le toit faisant face au mont Fuji.
Ryokan Fujimi (ゆ縁の宿 ふじみ旅館) – 417-0043, Fuji, Aratajimacho 3-20. Réservation sur Booking ou au 0545-51-1317– Compter environ 6000¥ la chambre.
Autour d’Hamamatsu
Okuni Jinja
Le lendemain, nous rejoignons la ville d’Hamamatsu. Nous nous rendons d’abord à l’Okuni Jinja, l’un des sanctuaires les plus importants de la préfecture.
Nous en profitons pour déguster des brochettes de dango. Cette confiserie japonaise à base de pâte de riz est leur grande spécialité.
À proximité du sanctuaire, nous avons un coup de cœur pour TAMEI KAZUYOSHI, un atelier de poterie artisanale et sa boutique. Nous y passons un long moment.
Okuni Jinja (小國神社 / おくにじんじゃ) – 3956-1 Ichinomiya Morimachi Shuchigun Shizuoka, Japan 437-0032. Ouvert tous jours de 8h30 à 16h30. Entrée gratuite. L’atelier de poterie est situé à proximité du parking.
Meijiya Shoyu
Nous sommes ensuite attendus chez Meijiya Shoyu, une fabrique artisanale de sauce soja bio, pour un atelier de pressage et de mise en bouteille de sauce soja. La fabrique regroupe plusieurs bâtiments d’époque en bois : les ateliers, le magasin et un salon de thé. Ces deux derniers donnent sur un petit jardin japonais absolument ravissant !
Cette maison familiale a ouvert ses portes en 1975 pendant l’ère Meiji (d’où son nom) et sa technique de fabrication a depuis été transmise de générations en générations. Pour fabriquer leur sauce soja ils mélangent du soja, du blé grillé et concassé, du sel et du malt. Le mélange obtenu appelé kouji est alors placé dans des cuves où il va fermenter pendant un an et demi à trois ans sous la surveillance de l’équipe qui contrôle les températures à travers les saisons. À maturation, on obtient une pâte appelée moromi. La sauce est ensuite délicatement pressée à partir du moromi à travers 300 couches de tissu. Le goût du shoyu (soja) va dépendre des ingrédients utilisés et de la maturation de la pâte (un été très chaud va apporter un goût différent à la sauce, un peu comme le vin). L’atelier consiste à reproduire le processus de pressage et de mise en bouteille à petite échelle.
Après l’atelier, on est invités à rejoindre le salon de thé pour déguster une glace au miso (le goût est intéressant, pas vraiment sucré, pas vraiment salé) accompagnée d’un thé vert.
Meijiya Shoyu – 2276 Komatsu, Hamakita-ku, Hamamatsu-shi. Ouvert de 10h à 18h en semaine et de 10h à 16h30 le samedi. Fermé le dimanche et pendant les vacances nationales. La visite des lieux est gratuite, l’atelier coûte 1080¥ par personne (avec la bouteille de soja et la dégustation).
Nous rejoignons ensuite le Ryokan Fujiya où nous passons la nuit, dans le village onsen de Kanzenji. L’endroit est très agréable, les chambres confortables donnent sur le lac Hamana-ko et le petit-déjeuner est délicieux !
Kanzanji onsen Fujiya Ryokan (舘山寺温泉ふじや旅館) – 2268 Kanzanjicho, Nishi Ward, Hamamatsu, Shizuoka Prefecture 431-1209. Réservation sur Booking ou au 053-487-0204. Environ 5400¥ par personne avec le petit-déjeuner.
Okuyama Houkouji
Le lendemain nous filons au temple Okuyama Houkouji pour notre dernière activité : une leçon de Shakyo (transcription d’une sutra en calligraphie), suivie d’une dégustation de Shoujin ryouri (cuisine végétarienne raffinée du bouddhisme Zen).
Dans une grande pièce à tatamis lumineuse qui sent bon l’encens, un moine nous invite à nous installer à une table sur laquelle une feuille et des feutres sont posés. L’idée est d’apprendre à reposer son esprit en recopiant chacun des caractères de la sutra écrite sur la feuille. Une forme de méditation, puisqu’en se concentrant sur cette tâche, on laisse les preoccupations du quotidien de côté. Si on lit le japonais, c’est encore mieux, car alors on peut alors se concentrer sur le message véhiculé par la sutra. Elle parle de simplicité, de comment élever son esprit en se détachant des envies et des objets. Le moine nous explique tout cela, puis chante la sutra avant et après la transcription. J’ai beaucoup aimé ce moment.
Nous rejoignons ensuite le restaurant du temple pour le déjeuner. Le végétarisme bouddhique est une pratique alimentaire, qui, au-delà l’exclusion de la consommation de chair animale, a une histoire et des bases philosophiques précises. Pour simplifier, Bouddha estimait que tous les êtres ont le droit fondamental d’exister et de ne pas souffrir. J’aime beaucoup l’idée !
Le déjeuner est délicieux. On retrouve un assortiment de légumes de saison, de la peau de tofu frite, du daikon (entre le radis et le navet) bouilli recouvert de sauce soja, du tofu au sésame, des mochi (pâte de riz), du riz et de la soupe miso. Mais la spécialité de ce temple est l’unagi (anguille) végétarienne : une imitation très fine d’anguille grillée, à base de pomme de terre, de tofu et de feuille de nori (algue).
Okuyama Houkouji (奥山方広寺/おくやまほうこうじ) – 21577-1 Okuyama,Inasachou,Kita-ku Hamamatsu-shi,Shizuoka,Japan 431-2224. Tous les jours de 9h à 16h. Réservation par mail (en japonais ou en anglais) à info@inhamamatsu.com. Admission 400¥ / Calligraphie Shakyou 1000¥ / Déjeuner Shoujin ryouri 2160¥.
Une fois encore, ce dernier reportage a été riche en découvertes. Nous poursuivons notre route, ébahis d’être toujours aussi émerveillés !
SE REPÉRER
Voici une carte regroupant tous les points mentionnés dans l’article.
Super chouette ! C’est une vraie chance de pouvoir vivre tout cela…
J’aimeAimé par 1 personne
Merci ! Oui c’est canon ! ^^
Mais bon, après je ne parle pas de la galère de rentrer à Tokyo avec 20 articles à écrire pour voyapon. Le yin et le yang !
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour!
Cet article date de l’an dernier mais avec un peu de chance je peux peut-etre avoir une reponse. J’aimerais faire l’atelier de sauce soja avec un ami qui ne parle pas japonais, et moi je ne suis qu’entre le niveau JLPT N4 et N3 et ne comprends donc pas couramment le japonais, pensez-vous que ca vaut tout de meme le coup, en imitant les autres gens, et en essayant de comprendre les grandes lignes?
J’aimeJ’aime
Bonjour Pauline, merci pour votre visite sur le blog ! Aucun problème pour faire l’atelier sans parler japonais, il suffit effectivement de faire comme la personne qui montre les différentes étapes. Le seul point où ce sera un peu frustrant c’est la visite des ateliers. Mais si vous regardez un peu avant comment on produit du shoyu sur internet ça devrait être plus clair. Et puis le lieu a quelque chose de magique, ça vaut le détour ! Bon voyage !
J’aimeJ’aime