Randonnée automnale dans les brumes du mont Akagi
Avant notre départ en voyage, Dou travaillait parfois chez Leafcup, un café où les Japonais viennent pratiquer leur anglais (ou la langue de leur choix) autour d’une boisson. Un jour, un client du café a proposé à Dou de participer à l’une des randonnées mensuelles qu’il organise. Dou a accepté et il est revenu enchanté de l’expérience. La fois suivante, j’ai donc rejoint le groupe à la découverte du mont Akagi, le plus haut sommet de la préfecture de Gunma. Nous sommes partis à 6h du matin de Tokyo (réveil à 5h) pour une grande marche (suivie d’un onsen et d’un restaurant traditionnel). Nos efforts ont été largement récompensés puisque nous avons passé là, l’une des plus belles journées de notre séjour au Japon.
Shoya et le groupe de rando
Nous sommes samedi, 6h du matin, les nuages sont bas, nous attendons Shoya, l’organisateur de la randonnée. Deux voitures arrivent, nous montons dans celle de Shoya. J’apprends que les six personnes qui feront l’ascension avec nous sont, pour la plupart, ses collègues. Shoya a une quarantaine d’années, il est ingénieur en électronique (son entreprise développe la technologie du paiement sans-contact) et il parle très bien anglais.
Une douce montée
Après environ 2h30 de route, nous arrivons au pied du mont Akagi, couvert d’arbres de toutes les couleurs. Vert, jaune, orange, rouge, un dégradé spectaculaire qui marque l’arrivée l’automne. Comme nous sommes en altitude, il fait froid et, malgré le soleil, une fine brume recouvre le sommet de la montagne.
Nous commençons l’ascension en suivant un étroit sentier à travers la forêt. Le groupe se divise : les sportifs prennent la tête du cortège, tandis que les novices peinent à suivre. Dou et moi sommes entre deux. Nous trouvons le chemin plutôt agréable (nous avons connu des sentiers bien plus abrupts), mais nous nous arrêtons régulièrement pour prendre des photos.
Un déjeuner singulier
En un peu moins de 2h, nous atteignons le sommet de la montagne : nous sommes époustouflés par la vue ! Nous apercevons le lac et le sanctuaire tout en bas (photo d’illustration de l’article) et une forêt très dense se déploie autour de nous.
Les membres du groupe déballent leurs affaires : petits coussins pour le confort, réchauds pliables pour faire cuire la soupe, mini kit pour cérémonie du thé improvisée (photo ci-dessous). Nous étions surpris au départ par la taille de leurs sacs, maintenant nous comprenons. Nous faisons pâle figure avec notre simple salade de pommes de terre dans son tupperware. Généreux, ils nous offrent du café, des gâteaux et des bonbons.
Une descente vertigineuse
Si la montée fût douce, la descente est plus éprouvante ! Le sentier est glissant, jonché de pierres qui roulent. Je trébuche plusieurs fois, nous avançons à petits pas et sommes loin derrière. Enfin, nous arrivons en bas pour découvrir le magnifique lac Onuma tapi dans le brouillard.
À proximité du lac, le sanctuaire Akagi protège les marcheurs. On peut y acquérir un porte-bonheur spécial, en forme de sac de randonneur. Le sanctuaire est sur une presqu’île, un pont relie son bâtiment principal à la montagne. La couleur vermillon du pont se détache sur le lac et la montagne, c’est très beau !
Après l’effort, le réconfort
Shoyu a instauré une tradition : après chaque randonnée, il emmène sa troupe se détendre dans un onsen à proximité, puis ils vont dîner dans un restaurant du coin. Ce samedi là, ça tombait bien, la préfecture de Gunma est réputée pour ses eaux thermales de qualité et sa fine cuisine locale.
Tempura et croquettes (prononcé « koloké » en japonais) de légumes de saison, maquereau snacké à la sauce soja sucrée, salade de chou et d’algues, soupe miso, riz… un vrai festin !
J’ai compris ce jour-là, que les Japonais étaient de grands épicuriens. Peut-être est-ce la rareté de leurs jours de repos, peut-être est-ce une caractéristique culturelle. Quoi qu’il en soit, ils savent s’accorder de vrais moments de plaisirs où chaque détail compte.