Particularité nippone : les HOSTS
À chaque fois que nous avons des visiteurs, nous finissons par les emmener à Kabukichō, le quartier « chaud » de Tokyo situé à Shinjuku. D’abord pour son impressionnant restaurant robot, mais surtout pour ses « hosts ». Le Japon, est le seul pays où j’ai entendu parler de ce type d’escorts à disposition des femmes. Cette particularité culturelle propre au Japon valait bien une explication illustrée non ?
« Hosts » kesako ?
Le « Host » ou littéralement « hôte » est un homme généralement jeune (entre 18 et 30 ans) que l’on trouve au pied des « host club » (ホストクラブ) et dont le métier est de divertir des clientes qui payent pour qu’on leur fasse la cour. Le premier host club japonais a ouvert à Tokyo en 1966, le pays en compterait aujourd’hui plus de 200. On peut facilement reconnaître un « host » à son style très particulier :
Clientèle d’host
La clientèle des hosts sont des femmes souvent aisées (une nuit avec un host coûte entre 49000¥ et 58000¥, soit 400 à 500€ environ), lassées du machisme des Japonais. Elles vont alors payer un homme pour qu’il leur dise exactement ce qu’elles ont envie d’entendre, on appelle ça le « mensonge galant ». Les hosts travaillent une personnalité bien définie, il y en a des plutôt romantiques, des comiques, des bad-boys… les femmes choisissent la personnalité qui leur convient le mieux.
Profil d’host
N’est pas host qui veut. Physiquement déjà, il faut être plutôt androgyne et imberbe, pour ne surtout pas ressembler au type d’homme « mari-père » que les clientes cherchent à oublier. Ensuite il faut pouvoir supporter les quantités astronomiques d’alcool ingurgitées (le host reçoit une commission sur l’alcool consommé avec ses clientes qu’il pousse donc à boire), réussir à rester en forme des nuits entières à parfois attendre dans le froid qu’une cliente se présente.
Ensuite psychologiquement, le host subit une grande pression : il doit trouver les bons mots pour satisfaire et fidéliser les clientes, tout en s’interdisant de tomber amoureux (il ne serait jamais question de sexe entre le host et sa cliente ou alors, très rarement). Il doit effacer sa personnalité et vivre en marge de la société (ce qui, dans un pays comme le Japon est un grand sacrifice). Il doit sans cesse se renouveler, car la concurrence entre hosts est redoutable. Les portraits des hosts sont affichés sur les façades des clubs, le host qui a le plus de succès, appelé « premium host » est mis en avant.
Si comme moi, ce sujet vous intrigue, il existe un documentaire (en anglais avec sous-titres disponibles) appelé « The Great Happiness Space: Tale of an Osaka Love Thief » qui suit la vie d’un host club d’Osaka.
Si vous visitez Tokyo pour la première fois, n’hésitez pas à aller faire une virée de nuit dans le quartier de Kabukichō. En plus des hosts, vous trouverez quelques bons restaurant de « yaki niku » (viande grillée au barbecue) et vous pourrez ensuite aller boire un verre dans le Golden Gai voisin.