1 mois à Tokyo : un premier bilan un peu tardif mais positif
Après un peu plus d’un mois passé à Tokyo, j’avais envie de faire le bilan. Démarrer une nouvelle vie à l’autre bout du monde, l’idée est excitante ! Mais finalement, comment vit-on le quotidien une fois installé ? Pour ma part, je jongle régulièrement entre anxiété et enthousiasme. Je sors au moins deux fois par jour de ma zone de confort et, contre toute attente, j’adore ça !
Retenir sa langue
Débarquer à Tokyo est assez particulier à cause de la langue : la majorité des Japonais ne parlent que le japonais et fuient le touriste égaré. J’ai d’abord vécu mon inaptitude à aligner une phrase correcte comme une barrière avant de réaliser que de ne rien comprendre à ce qui se passe autour de soi peut être un avantage. Ne dit-on pas « imbécile heureux » ? D’ailleurs, mon japonais n’a pas évolué d’un iota depuis notre arrivée (mais, je vais m’y mettre, promis).
Mon anglais en revanche progresse : nous avons surtout rencontré des étrangers en participant à diverses activités (jeu de rôle, yoga, atelier photo) via le site meetup. J’ai d’abord réalisé que mon niveau était loin d’être satisfaisant (vous avez déjà pris part à un jeu de rôle en anglais ?) avant de saisir l’opportunité d’évolution inopinée qui s’offrait à moi.
Gérer l’oisiveté
Contrairement à ce que j’imaginais, j’ai d’abord vécu mon inactivité comme un désœuvrement. Mais ça n’aura duré que quelques jours : j’ai me suis vite rendu compte qu’être touriste à Tokyo (et ses 43 préfectures) à temps complet était tout à fait envisageable !
Sauf qu’il faut bien gagner de l’argent pour financer nos futures escapades. Le nez penché sur les petites annonces de la rubrique « Jobs » de Craiglist, nous avons commencé à développer un syndrome d’imposture : Dou s’est inventé une mère espagnole et une autre australienne pour accéder à des postes de professeur de langues réservés aux natifs (cela dit, son niveau lui permet vraiment d’assurer) tandis que j’ai soudainement appris le portugais (en réalité je n’avais pas entièrement lu l’annonce et quand la société m’a contactée, j’ai été obligée de confesser ma bévue).
Et puis j’ai trouvé un emploi plus vite que je ne l’aurais imaginé. Sans trop y croire, j’ai suivi les conseils d’un membre bienveillant du forum pvtistes.net en allant frapper à la porte de « Maison bretonne », une crêperie franco-japonaise située à cinq minutes de notre maison. Justement, la crêperie recrutait, ses deux extra habituels étant tombés amoureux (il semblerait qu’au Japon, l’amour rende indisponible). Je m’amuse beaucoup de mon planning à la crêperie : je ne travaille que le weekend, n’est-ce pas là une exquise forme de subversion ? Chance insolente : le couple franco-japonais qui tient la crêperie a une fille de huit ans qui justement avait besoin d’aide pour ses devoirs de français. Me voilà avec deux jobs pour le prix d’un ! Anecdote aussi kawaï qu’éloquente : tandis que je l’accompagnais chez elle pour la première fois, elle m’a demandé tout à coup si en France, lorsque j’étais enfant, j’avais le droit de me rendre aux toilettes pendant la classe et si nous devions, mes camarades et moi, nettoyer la salle nous-mêmes après usage. Voilà un éclairage qui explique en partie le flegme et le civisme des Japonais.
En parallèle, Dou et moi avons fait la tournée des agences de talents spécialisées « dans les étrangers » : la semaine dernière, nous nous sommes inscrits dans trois d’entres elles. Nous avons été questionnés (tandis que Dou noircissait son formulaire, j’ai réalisé que je n’avais aucun talent susceptible d’intéresser un réalisateur, j’ai failli mettre « air guitar »), mesurés, photographiés et archivés. Si une marque a besoin d’un barbu tatoué sachant danser, faire du parkour, du Viet Vo Dao, parler sept langues… ou d’une petite brune, nous serons contactés !
Se déplacer, se dépasser
Se déplacer, c’est dur : quand on ne se déplace pas en vélo, les transports sont très pratiques, même si le réseau de transport est tentaculaire. Sauf qu’une fois arrivé à destination, trouver une adresse relève souvent de la course d’orientation. Comme je vous l’ai déjà expliqué, les GPS ne nous repèrent pas toujours ou pire, nous identifient à un endroit où ne nous sommes pas. Il m’est arrivé de mettre plus d’une heure à trouver un lieu (quand le trajet en métro m’avait pris quinze minutes seulement) et d’en pleurer d’exaspération.
Sociabiliser, c’est dur : que ce soit dans le cadre privé ou professionnel, il faut aussi prendre sur soi pour aller vers les autres. Ce qui peut être pénible quand on a l’habitude d’évoluer dans le même cercle d’amis ou de collègues depuis des années. Mais une fois qu’on a dépassé la gêne, on peut avoir de bonnes surprises et nouer des relations très enrichissantes. Je me suis rendue la semaine dernière à une soirée où je ne connaissais personne et je me suis retrouvée à discuter religion, politique, amour… avec un jeune « salary man » Japonais à l’anglais parfait (il avait visité plus de pays que moi en Europe). De manière générale, les Japonais sont faciles à vivre, sympathiques, polis, serviables. Ceux qui sont à l’aise avec l’anglais ou le français sont ouverts et curieux (en plus des qualités précédemment citées). Évidemment, comme pour toutes les généralités, il doit exister des Japonais désagréables, mais pour le moment j’ai eu la chance de ne pas les croiser.
C’est donc un bilan très positif que je dresse, je suis heureuse de vivre ici. J’en prends plein la vue, je me délecte des bizarreries et surtout, aucun jour ne ressemble au précédent ! Pour le moment, à part mes proches et le fromage, rien ne me manque !
Mat´, tu as du talent, on se croirait avec toi !!!
Merci !
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Merci à toi pour ce gentil commentaire, ça me fait plaisir ! 🙂
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Super article ma boule verte !On voyage avec toi,c’est génial 😊 Des bisous du ch’nord.
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Aaah merci mon Frezoo, c’est trop mignon ! Plein de bisous ! 😀
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Superbe expérience !
Dites-moi, comment pourrais-je vous joindre ? Si vous pouvez me donner votre adresse mail, ce serait génial.
Au plaisir de vous lire,
Mélanie
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Bonjour Mélanie, merci pour votre message !
Vous pouvez me joindre en passant par le formulaire de l’onglet « Hello » ou en m’écrivant à heidary.mathilde@gmail.com.
À bientôt ! 🙂
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